Bulletin de PSLL 1997

Message de la présidente

La vie des lacs

Moules zébrées

Puis-je me baigner dans mon lac?

 


Message de la présidente


Depuis l'été passé, l'exécutif s'est encore penché sur l'environnement, notamment la coupe à blanc et la qualité de l'eau de nos lacs.

En septembre 1996, la municipalité a tenue une réunion spéciale sur l'exploitation forestier. Au cours la soirée il y eu plusieurs débats entres les environnementalistes et les exploiteurs sur les changements proposés par la municipalité. Une mise à jour sera présentée à la réunion annuelle de l'Association le 20 juillet 1997.

Au début du mois septembre FAPEL (Féderation des associations pour la protection de l'environnement des lacs) a soumis leur rapport final sur la qualité de s eaux pour lacs Bataille et Rhéaume. Vous trouverez un sommaire du rapport dans le Bulletin.

Notre qualité de vie dépend beaucoup du respect que nous portons envers notre environnement et aussi pour nos voisin. Votre conseil bénévole travail très fort pour assurer votre qualité de vie. Aidez-nous à continuer notre travail pour vous en faisant deux petites choses : (i) payant les frais minimes d'adhésions de 25,00 $ à l'Association; et (ii) étant présent à l'assemblée générale annuelle le 20 juillet.

France Joncas

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La vie des lacs
France Joncas

Inquiète de l'avenir des lacs Bataille et Rhéaume, l'Association Perkins-sur-le-lac a demandé à FAPEL Consultants d'évaluer le niveau de surfertilsation des eaux de ces deux lacs et de faire les recommandations appropriées.

Cette préoccupations découle d'observations visuelles effectuées depuis quelques années. La prolifération des plantes aquatiques et l'apparition de poussées d'algues seraient les principaux symptômes observés par les villégiateurs.

Pour vraiment comprendre ce qui se passe aux lacs Batailles et Rhéaume -- et ainsi mieux saisir le phénomène de surfertilisation -- il est bon de s'attarder un peu sur la vie et l'évolution naturelle des lacs.

Au moment de la formation des lacs, aux lointaines époques glacières, les populations animales et végétales étaient à peu près inexistantes. Les eaux étaient claires et limpides. Mais l'apport d'éléments fertilisants provenant de la mort et de la décomposition d'innombrables générations de plantes et d'animaux a graduellement contribué à enrichir les eaux, c'est-à-dire à les rendre de plus en plus fertiles et de moins en moins claires. La fertilisation des eaux est un phénomène naturel et incontournable.

Et c'est ainsi qu'au fils des temps, comme nous, les lacs vieillissent et se transforment. Le vieillissement des lacs est un phénomène qui peut s'étendre sur plusieurs milliers d'années. Il est donc normalement difficile de prendre la mesure des transformations qu'ils subissent.

Mais présents en trop grande quantité, les fertilisants ne fertilisent plus, ils surfertilisent. Avec ses activités et ses habitudes, l'homme multiplie les apports en éléments fertilisants et accélère le processus de vieillissement, en particulier dans les eaux peu profondes des baies et près des rives. Les lacs subissent alors des transformations profondes sur de courtes périodes de temps. Ceci est la surfertilisation.

Il est intéressant de rappeler que les symptômes de la surfertilsation peuvent prendre plusieurs années avant d'apparaître tant que les éléments fertilisants n'ont pas atteint un seuil critique.

Les symptômes

Les symptômes de la surfertilisation des eaux sont bien connus. Ce sont les mêmes que pour la fertilisation naturelle mais à un rythme plus accéléré. Durant la chaude saison, on assiste à une prolifération excessive des plantes aquatiques et à des poussées d'algues jusqu'alors inconnues.

C'est ce genre de transformation que les villégiateurs des lacs Bataille et Rhéaume auraient observées depuis quelques d'années dans les baies et près des rives.

La mort de plusieurs générations successives de plantes aquatiques et d'algues augmentent substantiellement les dépôts de matières organiques sur le lit des lacs. Ces dépôts se décomposent sous l'action des microbes et provoquent ainsi de sérieuses déficiences en oxygène. Plus le lac est fertile, plus les sédiments s'accumulent, plus les réserves d'oxygène disparaissent et plus les eaux perdent leur transparence.

La transparence donne une bonne indication de la fertilité d'un lac. Dans les lacs peu fertiles, la transparence des eaux peut atteindre 10 mètres et plus de profondeur. Mais dans la plupart des lacs déjà affectés par la surfertilisation, la transparence ne dépasse guère les 6 mètres de profondeur.

Au lac Bataille la transparence atteignait 6 mètres de profondeur, tandis qu'elle ne dépassait pas 4,5 mètres au lac Rhéaume.

L'oxygène est une autre norme de référence. Le seuil critique pour les poissons est 5 mg/l. Les lacs accusent une sérieuse déficience en oxygène lorsque les concentrations d'oxygènes sont en deçà du seuil critique.

Au lac Bataille les mesures ont été effectuées là où la profondeur atteignait environ 35 mètres d'eau. À 20 mètres de profondeur, le lac accuse un sérieuse déficience en oxygène. À 35 mètres de profondeur, l'oxygène disparaît complètement.

Au lac Rhéaume les mesures ont été effectuées dans 22,8 mètres d'eau. Dès qu'on atteint 14 mètres de profondeur, le lac accuse une sérieuse déficience en oxygène. L'oxygène disparaît complètement aux environs de 20 mètres de profondeur.

Il est clair que ces deux lacs sont déjà atteint du mal de la surfertilisation et qu'il faut voir les premiers symptômes comme un sérieux avertissement.

Parmi les éléments déclencheurs du phénomène de surfertilisation, on trouve un élément fertilisant bien connu : les phosphates. L'apparition de poussées d'algues et l'augmentation rapide de parc des plantes aquatiques demeurent les meilleurs indicateurs du degré de surfertilisation d'un lac. Dès que ces symptômes appariassent, le lac a atteint son seuil critique.

Que faut-il faire ?

Contre la fertilisation naturelle des eaux ? Rien. Contre la surfertilisation des eaux on peut arrêter les apports d'éléments fertilisants dus aux activités humaines. Les lacs prématurément vieillis ne seront jamais plus ce qu'ils étaient.

Moyens d'action

Régénérer les rives

Les rives appartiennent aux lacs. Elles jouent même un rôle essentiel dans leur survie. Si on prive les rives de leur végétation naturelles, elles se dégradent et provoquent de l'érosion, de l'envasement, tout en contribuant au réchauffement et à la surfertilisation des eaux.

La rive réglementaire est une bande de 10 ou de 15 mètres de profondeur -- selon la pente du terrain -- qui s'étend vers l'intérieur des terres à partir de la ligne du rivage. Dans cette bande, il est interdit de détruire la végétation naturelle à l'exception d'une ouverture de 5 mètres de largeur pour donner accès au lac.

Pour arrêter les méfaits de la surfertilisation, les rives des lacs Bataille et Rhéaume dont la végétation naturelle a été complètement ou partiellement détruite devront être graduellement régénérées.

Gérer les réseaux de drainage

Parmi les principaux foyers de surfertilisation des eaux, les réseaux de drainage des voies routières se trouve habituellement en tête de liste. Ils charrient de grandes quantités de boues et de déchets organiques chargées d'éléments fertilisants.

Mais il semble que dans une bonne partie du réseau de drainage des lacs Bataille et Rhéaume, la végétation herbacée, naturellement implantée de chaque côté des chemins, arrive à freiner efficacement le transport des boues vers les lacs.

Il semblerait également que les politiques de la municipalité de Val-des-Monts favorisent le drainage naturel vers des milieux végétaux. Ces politiques, toutefois, ne s'appliqueraient qu'aux chemins de la municipalité. Les chemins privés -- ils sont nombreux -- échappent à son application.

Réaménager la plage du lac Bataille

La plage du lac Bataille est une belle démonstration des effets négatifs. Faites de bonne foi, ces interventions n'en témoignent pas moins d'un grave méconnaissance des rouages de la nature et des exigences écologiques des lacs.

En ce qui concerne la plage du lac Bataille, il faut de toute urgence rétablir la couverture végétale de la rive -- à l'exception d'une largeur de quelques mètres pour assurer un accès raisonnable à la plage -- en cessant de tondre la pelouse sur une profondeur de 10 mètres. La régénération de la rive devrait freiner le réchauffement et la surfertilisation.

Éduquer les nouveaux arrivants

La plupart des nouveaux arrivants sont des néophytes en écologie et leur première réaction est souvent de déboiser et d'aménager de vastes étendues de pelouse. En achetant un chalet, les nouveaux arrivants n'achètent pas nécessairement les idées écologiques de l'ancien propriétaire ou les principes de protection des lacs.

Un group spécial devrait être créer pour développer une trousse d'information sur l'environnement et la protection des lacs pour les nouveaux arrivants.

Doter la municipalité de règlements efficaces

Les règlements qui traitent de la protection des lacs ne dépendent pas uniquement de la municipalité. Ils sont en grande partie orientés par le schéma d'aménagement de la MRC Les Collines-de-l'Outaouais. Le schéma sera bientôt approuvé par le ministère des Affaires municipales.

Selon les présentes dispositions, il est interdit d'occuper la rive -- une bande de 15 mètres de profondeur -- pour la construction ou l'agrandissement d'un bâtiment principal ou l'érection d'un bâtiment accessoire. Mais selon le schéma d'aménagement révisé, ces ouvrages seront maintenant autorisés à certaines conditions. De plus, la bande de protection riveraine passe de 15 à 5 mètres de profondeur.

La municipalité devrait adopter des règlements plus sévère ou maintenir les règlements présentement en vigueur.

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Moules zébrées
Tony Le Sauteur, FAPEL, 1995

Les moules zébrées nous viennent de la mer Capsienne. Elles auraient été introduites dans les Grands-Lacs par un navire européen en 1986. Trois ans plus tard, on en trouvait déjà dans la région de Montmagny.

Pourquoi la panique ?

Les villégiateurs savent qu'on trouve des moules d'eau douce dans nos lacs. Pourquoi alors toute cette panique autour des moules zébrées? La raison est toute simple. Toutes les espèces animales ou végétales importées qui ne connaissent pas de prédateurs dans leur nouveau milieu peuvent se multiplier à une rapidité fulgurante.

Où vivent-elles ?

Les moules d'eau douce vivent dans les sédiments. Ce n'est cependant pas le cas de moules zébrées. Elles préfèrent se fixer ou s'agripper à des matériaux durs. La pierre, par exemple, les récifs, les quais, les tuyaux, les coques de bateaux et les tiges des plantes aquatiques. Elles se fixent aussi dans les entrés des eaux de refroidissement des moteurs de bateaux. Mais c'est en bloquant les prises d'eau qu'elles ont surtout fait parler d'elles. Un fait encourageant à signaler : si les moules zébrées d'arrivent pas à se fixer en quelque part, elles sont condamnées à mourir.

Comment vivent-elles?

À l'âge d'un an, les moules zébrées sont déjà visibles à l'oeil nu. Elles mesurent jusqu'à 7 mm de longueur. Au stade adulte, elles atteignent de 3 à 5 cm. À partir de l'âge de 2 ans, les moules zébrées se reproduisent et peuvent pondre jusqu'à 40 000 oeufs. Elles vivent d'abord à l'état larval, en suspension dans l'eau, jusqu'au moment de se fixer ou de s'agripper en quelque part. Elles ont une durée de vie de 4 à 8 ans. Les coquilles sont semblables à celles des autres moules, mais elles diffèrent par la couleur. La coquille des moules zébrées est de couleur brune rayée de blanc ou de beige. Elles sont facilement reconnaissables. Les moules zébrées peuvent sécréter jusqu'à 200 filaments qui leur permettent de se fixer à l'endroit choisi. Elles peuvent aussi très facilement se déplacer pour aller se fixer à différents endroits. Même si elles sont bien équipées pour envahir nos plans d'eau, les moules zébrées vont un jour atteindre leur équilibre, comme toutes les espèces animales.

Que faut-il faire ?

En vérité, il n'existe pas de technique qui soient suffisamment pratiques et efficaces pour arrêter leur course. Si un lac offre de bonnes conditions de vie pour les moules zébrées, elles trouveront bien le moyen de l'envahir un jour. Nous allons devoir vivre avec les conséquences de cette calamité de la même façon que nous avons appris à vivre avec les moineaux domestiques, importé d'Europe pour lutter contre les insectes, et la salicaire pourpre qui envahit nos terres humides et qui, elle-aussi, a été accidentellement importée d'Europe... par voie d'eau ! Chose certaine, les moules zébrées ne sont pas prêtes de retourner dans leurs lieux d'origine... pas plus qu'elles ne sont vouées à disparaître.

Brossez, brossez, il en restera toujours quelque chose...

Les bateaux sont un véhicules idéal pour le transport des moules zébrées. De là à mettre sur pied des stations de nettoyage de coque des bateaux, il n'y a qu'un pas. Et c'est ce qui s'amorce au Québec. Le mot d'ordre est donné : sortez vos brosses, votre cruche d'eau de Javel... et brossez ! Mais cette approche comporte de sérieuses limites. Comment savoir, par exemple, si les eaux de refroidissement du moteur ne renferment pas des moules zébrées à l'état juvénile ou, pire encore, à l'état larval... alors qu'elles sont à peu près invisibles à l'oeil nu ! Comment penser que par un simple brossage, aussi vigoureux et bien intentionné soit-il, on arrivera à arrêter l'invasion d'un mollusque qui en a vu bien d'autres. Mais pour plusieurs, même les contrôles les plus inefficaces valent mieux qu rien.

Les lac ne sont pas tous vulnérables !

Il ne faut pas se faire d'illusions : les moules zébrées réagissent d'abord aux conditions de vie qu'elles rencontrent. Lorsqu'elles trouvent un milieu propice, toutes les brosses du monde n'arriveront pas à les arrêter. Or une récente étude, effectuée sur plus de 11 000 lacs du Nord-Est des États-Unis, indique que les lacs dont le degré d'acidité (le pH) est supérieur à 7,3 seraient les plus vulnérables face à une invasion de moules zébrées. Au Québec, la grande majorité de nos lacs ont des pH inférieurs ou tout près de 7,3. Ça, les moules le savent... l'acidité leur fait beaucoup plus peur que les brosses !

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Puis-je me baigner dans mon lac?
Tony LeSauteur, FAPEL, Décembre 1995

Une des principales raisons qui motivent l'achat d'un chalet en bordure d'un lac est la possibilité de s'y baigner. De là l'importance de vérifier régulièrement la qualité des eaux par des analyses bactériologiques.

Les prélèvement sont habituellement faits dans les eaux peu profondes de la zone du littoral. On avance dans l'eau jusqu'à la hauteur des chevilles et l'on étend le bras pour prendre l'échantillon sous la surface immédiate de l'eau.

On utilise de bouteilles de prélèvement stérilisées. Les échantillons pris, les bouteilles sont conservées au réfrigérateur et transportées au laboratoire dans les plus brefs délais.

Comme le nombre de bactéries peut varier considérablement selon la température de l'eau, il faut échantillonner durant la période critique, c'est-à-dire le temps le plus chaude de la saison. La période idéale se situe entre le 1er juillet et le 15 août.

La recherche des coliformes totaux suffit.

Il n'est pas nécessaire de faire la recherche des coliformes fécaux.

Il est recommandé de faire le comptage des coliformes totaux, un groupe de bactéries que l'on trouve dans l'estomac humain. La présence d'un grand nombre de coliformes totaux PEUT indiquer un contamination d'origine humaine. Il faut toutefois rappeler que les coliformes ne sont pas dangereux. Mais ils sont souvent accompagnées de bactéries pathogènes qui peuvent causer des maladies.

On ne peut juger de la qualité d'une plage ou d'un espace de baignade à partir d'un seul prélèvement. Il est préférable de prendre un échantillon d'eau à tous les 25 pieds, le long de la plage, et prélever un minimum de 4 échantillons.

Comment interpréter les résultats

Pour les interpréter correctement, utilisez le tableau qui correspond aux nombre d'échantillons prélevés. Selon la répartition des résultats, lels eaux de baignade pourront être classifiées EXCELLENTE, BONNE, MÉDIOCRE ou SUSPECTE. Les eaux d'excellente qualité ne sont pas contaminées et sont idéals pour la baignade. Avec les eaux de bonne qualité out de qualité médiocre, il n'y a pas ? ou très peu ? de risques pour la baignade, même si le nombre de coliformes totaux indique que nous sommes en présence d'une légère contamination. Quant aux eaux suspectes, il es recommandé de s'abstenir de s'y baigner tant que le foyer de contamination n'aura pas été identifié et les correctifs apportés.

1. PLAGE DE 100 PIEDS OU MOINS -- 4 prélèvements
Qualité
des eaux
Répartition des résultats
Excellente 3 résultats de moins de 100 coliformes totaux
Bonne 3 résultats de 100 à 500 coliformes totaux
Médiocre 3 résultats de 500 à 1 000 coliformes totaux
Suspecte tous les résultats sont supérieure à 1 000 coliformes totaux
2. PLAGE DE 150 PIEDS OU MOINS -- 6 prélèvements
Qualité
des eaux
Répartition des résultats
Excellente 4 résultats de moins de 100 coliformes totaux
Bonne 4 résultats de 100 à 500 coliformes totaux
Médiocre 4 résultats de 500 à 1 000 coliformes totaux
Suspecte tous les résultats sont supérieure à 1 000 coliformes totaux
3. PLAGE DE 200 PIEDS OU MOINS -- 8 prélèvements
Qualité
des eaux
Répartition des résultats
Excellente 6 résultats de moins de 100 coliformes totaux
Bonne 6 résultats de 100 à 500 coliformes totaux
Médiocre 6 résultats de 500 à 1 000 coliformes totaux
Suspecte tous les résultats sont supérieure à 1 000 coliformes totaux

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